AUTHOR: Anton NIŢU
ANTHROPOMORPHIC REPRESENTATIONS ON GUMELNIŢA A CERAMICS
Danubius, II-III, Galaţi, 1969, pp. 21-44.
Abstract
The two stages of Gumelniţa A ceramics on the Romanian plain – A1 and A2 –have as counterparts the cultural complexes of Maritsa (Karanovo V) and Gumelniţa A2 (Karanovo VI) in the Balkan area.
The figurative themes concerning anthropomorphic representations on Gumelniţa A ceramics appear on anthropomorphic vessels (fig. 1-3; 4/1, 3-4; 5) with their prosomorphic lids (fig. 4/2, 5; 6-7) and on vessels with anthropomorphic decoration (fig. 8-13).
The anthropomorphic vessels include two main categories. The first, ensuring the transition between plastics and ceramics, includes the “vessels with anthropomorphic body”, fitted with heads (fig. 12-4; 2/1, 3-4) and displays two themes, the human image (fig. 2/4) or his leg (fig. 1/2). The gesture described by the arms of Soultana vessel (fig. 2/4), common among Gumelniţa plastics figurines, defines a variant of Hamangia Thinker’s attitude.
The second category, establishing the transition between the anthropomorphic vessels to those with anthropomorphic decoration, groups three series of “vessels with anthropomorphic attributes” (fig. 2/2; 3; 4/1; 3-4; 5). The first and the second bring together “vessels ending in figurine heads” (fig. 2/2, 3; 4/4, 3-4). The first series has bottle shapes (fig. 2/2, 3), similar to plastics bell figurines, also representing the entire human figure (fig. 2/2; 3/2) or limited to the trunk (fig. 3/1). The second series is characterised by bitronconical shapes, with or without arms (fig. 4/1, 3/4).
The third series includes “amphorae with human face, under their large opening” (fig. 5). They too have arms (fig. 5/1), depicting thus the upper part of the human figure. A group of amphorae or wide-shouldered vessels bears on top another vessel (fig. 5/2), just like the known figurines of Gumelniţa plastics. The anthropomorphic amphora of Khotnitsa, at Tirnovo Museum, supports the superposed vessel with its two arms as vertical handles.
The prosomorphic lids are head-shaped (fig. 4/2, 5; 6) or are fitted with human faces (fig. 7).
The anthropomorphic decoration on ceramics comprises the techniques of ronde-bosse (encrusted enamel), bas-relief or incision. The round modelling creates figurines (fig. 8; 9/2) gradually reduced to heads on the lids (fig. 10), vessel shoulders (fig. 11/1-2; 12/1,3) and dish edges (fig. 11/3-4).
The pure bas-relief displays highly schematic crouching figures (fig. 12/2) and, combined with incision, it represents human faces (fig. 9/1; 13/2), theme parallel to sculptural heads.
The incised decoration also represents the crouching figure with the arms raised (fig. 13/1).
The duality of integral and partial motifs represented on Gumelniţa ceramics is determined by the universal phenomenon pars pro toto, which dominates the concepts and representations of primitive art and religion. This alternation implies nevertheless ipso facto the significations of a system of content themes for these anthropomorphic representations.
Next to the tactile and visual values of these plastic themes, their shaping states permanent values of the structure of art. The evolved treatment of human faces on Gumelniţa ceramics is an amplification of the procedures proper to the plastics of this culture. The embedment of polychromous pastes (fig. 5/2; 7), the projection of the auricular lobes, the psychic animation of the face by enlarging the almond, open (fig. 5) or smiling (fig. 2/4) eyes, the dotted manner below the lips, are all found on the figurine faces. However, in its turn, Gumelniţa plastics inherits these procedures form Vinca plastics and further develops them. This is how the plastics of these primitive cultures manifests a baroque style, with an inherent tendency towards shape distension. If Vinca plastics prefers the rigour of the schematic polygonal heads, the decorative projection of human faces on Gumelniţa ceramics accentuates shape development up to explosion (fig. 5/1). This shaping vision imprints an expressionist character to the art of these specific Neolithic cultures.
REPRÉSENTATIONS ANTHROPOMORPHES SUR LA CÉRAMIQUE DE TYPE GOUMELNIŢA A
Résumé
Aux deux phases A1 et A2 de la céramique de Goumelniţa A de la plaine roumaine correspondent dans la région balkanique les complexes culturels de Maritsa (Karanovo V) et de Goumelniţa A2 (Karanovo VI).
Les thèmes figurés concernant les représentations anthropomorphes sur la céramique de Goumelniţa A apparaissent sur les vases anthropomorphes (fig. 1-3; 4/1, 3-4; 5), avec leurs couvercles prosopomorphes (fig. 4/2, 5; 67), et sur les vases à décor anthropomorphe (fig. 8-13).
Les vases anthropomorphes comprennent deux catégories principales. La première, faisant la transition entre la plastique et la céramique, englobe les „vases au corps anthropomorphe”, pourvus toujours de la tête (fig. 1/2-4; 2/1, 3-4), et réalise deux thèmes, l’image humaine (fig 2/4) ou son pied (fig. 1/1). Le geste des bras du vase de Soultana (fig. 2/4), habituel chez les figurines de la plastique de Goumelniţa, définit une variante de l’attitude du Penseur de Hamangia.
La seconde catégorie, établissant la transition entre les vases anthropomorphes et ceux à décor anthropomorphe, groupe trois séries de „vases aux attributs anthropomorphes” (fig. 2/2; 3; 4/1, 3-4; 5). La première et la seconde réunissent des „vases terminés par une tête de figurine” (fig. 2/2; 3; 4/1, 3-4). La première série a des formes en bouteille (fig. 2/2; 3), semblables aux figurines en cloche de la plastique, représentant aussi l’image humaine entière (fig. 2/2; 3/2) ou réduite au buste (fig. 3/1). Dans la seconde série, les formes sont bitronconiques et pourvues ou non des bras (fig. 4/1, 34).
La troisième série contient les „amphores à face humaine sous leur ouverture large” (fig. 5). Elles aussi ont des bras (fig. 5/1), rendant ainsi la partie supérieure de l’image humaine. Un groupe d’amphores ou de vases à large épaule porte sur la tête un autre vase (fig. 5/2), tout comme les figurines connues dans la plastique de Goumelniţa L’amphore anthropomorphe de Khotnitsa, au Musée de Tirnovo, soutient même le vase superposé avec les deux bras comme des anses verticales.
Les couvercles prosopomorphes sont modelés en forme de tête (fig. 4/2,5; 6) ou sont pourvus de deux faces humaines (fig. 7).
Le décor anthropomorphe sur la céramique comporte les modalités techniques de la ronde-bosse, du bas-relief et de l’incision. Le modelage rond rend des figurines (fig. 8; 9/2) réduites graduellement aux têtes sur les couvercles (fig. 10), l’épaule des vases (fig. 11/1-2; 12/1,3) et le rebord des écuelles (fig. 11/3-4).
Le bas-relief pur figure des images accroupies très schématiques (fig. 12/2) et combiné avec l’incision représente des faces humaines (fig. 9/1; 13/2), comme thème parallèle aux têtes sculpturales.
Le décor incisé représente aussi le thème de l’image accroupie aux bras levés (fig. 13/1).
La dualité des motifs intégraux et partiels figurés sur la céramique de Goumelniţa est déterminée par le phénomène universel pars pro toto, qui domine les concepts et les représentations figurées dans la religion et l’art des primitifs. Mais cette alternance implique ipso facto les significations d’une thématique de contenu pour ces représentations anthropomorphes.
A côté des valeurs tactiles et visuelles de ces thèmes plastiques, leur modelage affirme des valeurs permanentes de la structure de l’art. Le traitement développé des faces humaines sur la céramique de Goumelniţa est une amplification des procédés propres à la plastique de cette culture. L’incrustation des pâtes polychromes (fig. 5/2; 7), la projection des lobes auriculaires, la vivification psychique du visage par l’agrandissement des yeux en amande, ouverts (fig. 5) ou souriants (fig. 2/4), le pointillage sous la lèvre, se retrouvent sur les visages des figurines. Mais, à son tour, la plastique de Goumelniţa hérite ces procédés, en les développant, de la plastique de Vinča. C’est ainsi que la plastique de ces cultures primitives manifeste un style baroque, avec une tendance inhérente vers la distension des formes. Si la plastique de Vinča préfère la rigueur du schématisme des têtes polygonales, la projection décorative des faces humaines sur la céramique de Goumelniţa accentue l’épanouissement des formes jusqu’à la limite de leur explosion (fig. 5/1). Cette vision du modelage des formes imprime un caractère expressionniste à l’art de ces cultures néolithiques.