AUTHOR: Ion T. DRAGOMIR
ARCHAEOLOGICAL DISCOVERIES ON THE PRESENT TERRITORY OF GALAŢI, FROM THE OLDEST OF TIMES TILL THE FOUNDATION OF THE TOWN
Danubius, XVI, Galaţi, 1996, pp. 661-695.
Abstract
Galaţi City, the largest Danube harbour in our country, situated at the crossroads of ancient trade routes, between Siret, Prut and Brateş lake, played an important economic and social role in the history of our country.
Situated on the left bank of the old river, on an amphitheatre-shaped land, between 45º27’ north latitude and 25º45’ east longitude, with an altitude of 6 to 60 m above sea level, the town had particularly favourable conditions to the development of the human society.
Certain habitation materials date back to the Bronze Era (1700 – 1300 BC) and continue almost without interruption until the 10th and the 11 centuries AD, when the first proofs appear concerning the existence of an archi-ancient Dridu-type Romanian population.
Systematic archaeological excavations, surface research or occasional discoveries, carried out in the past and especially during the years of our new regime, on the territory of Galaţi City and in the neighbouring areas, revealed a rich archaeological treasure which allows us to follow the process of development of the society in this part of the country along several millenniums.
During the summer of 1965, on the left bank of Cătuşa lake, on the outskirts of Galaţi, several ceramic fragments were discovered, as well as an interesting archaeological basalt piece, well polished, representing a “club-sceptre”, symbol of the tribal power, specific to the beginning and middle of the Bronze Age.
These are the most ancient material habitation vestiges discovered so far on the present territory of the city.
There have also been discovered on Trajan Street and in other peripheral areas, 15 Scythian arrows made of bronze and of ancient imported Greek ceramics, dating back to the first Iron Age (Hallstatt, 6th and 5th centuries before Christ).
During the Geto-Dacian era of the Roman domination, the town was intensely inhabited. The archaeological vestiges of the Dacian borough and of the entrenched Roman camp of Tirighina-Bărboşi prove it.
The entrenched Roman camp of Tirighina represented the key point of the ancient trade route in the south of Moldavia. It left from Dobrogea, passed through Siret, Trotuş and Oituz valleys up to Breţcu, in Felix Dacia.
The archaeological material vestiges prove that during a millennium the location of the town and its surroundings constituted a passage gate for migratory peoples in their way to the west.
The elements of the Romanian archi-ancient autochthonous material culture of the 10th century are obvious in Galaţi, on the lower terrace of Brateş lake and on the banks of Cătuşa and Mălina ponds.
The unity of economic, social and political conditions in the area comprised between Danube, Siret and Prut where the important Geto-Dacian borough and the Roman entrenched camp of Tirighina (Barboşi-Galaţi) developed, as well as the famous Roman-Byzantine borough and the ancient feudal residence of Dinogeţia-Garvăn, allow us to state that on the same territory where Galaţi City emerged, lived a population who experienced not only the slavery production relationships, but also the relationships specific to the pre-feudal and ancient feudal eras.
The historical documents which depict Galaţi City as a residence on the Danube with a clearly determined economic function date back to the first half of the 15th century, more precisely to the time of the successors of Alexander the Good, and are related to the fish abundance of the surrounding waters.
There are several hypotheses on the origin of the name of Galaţi City. Its name could be explained in relation to the Roman borough of Barboşi. In fact, the radical “Gal”, anciently “Galac” comes from the Arab “Calhat” which means “borough” and it came to us through the Coumans.
Following a minute philological and toponymic analysis, the academician I. Iordan reaches the same conclusions, adding a new variant, derived from the Turk word: “Galat suju”: the city water. These explanations coincide perfectly with the location of Galaţi City.
It is due to the continuous development of production forces, as well as due to its geographical position that Galaţi acquires, at the middle of the 16th century, its artisanal economic and, especially, commercial importance, attested by the fact that it is mentioned on the geographical map drawn up by Reichersdorf in 1550.
DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES SUR LE TERRITOIRE ACTUEL DE GALAŢI, DATANT DES TEMPS LES PLUS ANCIENS JUSQU’À LA FONDATION DE LA VILLE
Résumé
La ville de Galaţi, le plus grand port de notre pays au Danube, située au croisement d’anciennes routes commerciales, entre le Siret, le Prut et le lac Brateş, a joué un rôle important du point de vue économique et social dans l’histoire de notre patrie.
Située sur la rive gauche du vieux fleuve, sur un terrain en forme d’amphithéâtre, entre 45°,27′ latitude nord et 25°,45′ longitude est, à une altitude de 6 jusqu’à 60 m au dessus du niveau de la mer, la ville a eu des conditions particulièrement favorables au développement de la société humaine.
Certains matériaux d’habitat commencent des l’époque du bronze (1700— 1300 a.n.è.) et continuent presque sans interruption jusqu’au X-e et XI-e siècle de notre ère, lorsque les premières preuves liées à l’existence d’une population roumaine archi-ancienne du type Dridu apparaissent.
Les fouilles archéologiques systématiques, les recherches à la surface ou les découvertes occasionnelles, effectuées dans le passé et particulièrement durant les années du régime socialiste, sur le territoire et dans la zone proche de la ville de Galaţi, ont mis au jour un riche trésor archéologique qui permet de poursuivre le processus du développement de la société dans cette région du pays, au long des plusieurs millénaires.
Au cours de l’été de 1965, sur la rive gauche de la mare de Cătuşa, dans la zone périphérique de Galaţi, on a découvert plusieurs fragments céramiques ainsi qu’une intéressante pièce archéologique en basalte, bien polie, représentant une „massue-sceptre”, symbole du pouvoir tribal, spécifique au début et au milieu de l’époque du bronze.
Ce sont les plus anciens vestiges matériels d’habitat découverts jusqu’à présent sur l’actuel territoire de la ville.
On a également découvert, dans la rue Trajan et dans d’autres endroits périphériques, 15 flèches scythiques de bronze et de l’antique céramique grecque d’importation, datant de la première époque du fer (Hallstatt, VI-e—V-e siècles avant notre ère).
Pendant l’époque géto-dace et pendant la domination romaine, l’emplacement de la ville a été intensément habité. Les vestiges archéologiques de la cité dace et du camp fortifié romain de TirighinaBarboşi en font amplement la preuve.
Le camp romain fortifié de Tirighina représentait le point clef de l’ancienne route commerciale du sud de la Moldavie. Celle-ci partait de la Dobroudja, passait par les vallées du Siret, du Trotuş et de l’Oituz jusqu’à Bretscu, dans la Dacie Trajane.
Les vestiges matériels archéologiques prouvent d’une manière suffisamment claire que durant un millénaire l’emplacement de la ville et de ses environs ont constitué la porte de passage des peuples migrateurs dans leur ruée vers l’ouest.
Les éléments de la culture matérielle autochtone roumaine archiancienne du X-e siècle sont bien évidents à Galaţi sur la terrasse inférieure du lac Brateş et surtout sur les rivages des étangs de Cătuşa et de Mălina.
L’unité des conditions économiques, sociales et politiques de la zone comprise entre le Danube, le Siret et le Prut, où se sont développés l’importante cité géto-dace et le camp fortifié romain de Tirighina (Barboşi-Galaţi) ainsi que la très renommée cité romano-byzantine et l’ancienne résidence féodale de Dinogetia-Garvăn, nous autorisent à admettre que, sur le territoire où s’est développée la ville de Galaţi, a également vécu une population qui a naturellement connu, non seulement les relations de production de l’ordre esclavagiste, mais aussi celles qui sont spécifiques de l’époque pré-féodale et de l’ancien féodalisme.
Les documents historiques qui montrent la ville de Galaţi comme une résidence sur le Danube ayant une fonction économique bien déterminée datent de la première moitié du XV-e siècle, plus précisément du temps des successeurs d’Alexandre le Bon, et sont en rapport avec la richesse en poisson des eaux environnantes.
Il y a plusieurs hypothèses sur l’origine du nom de la ville de Galaţi. La dénomination de la ville de Galaţi peut-être expliquée si on pense qu’elle se trouve près de la cité romaine de Barboşi. De fait, le radical „Gal”, anciennement „Galac”, vient de l’arabe „Calhat” qui signifie: cité et qui nous est parvenu par l’intermède des Coumans.
A la suite d’une minutieuse analyse philologique et toponymique, l’académicien I. Iordan arrive aux mêmes conclusions, en y ajoutant une nouvelle variante qui dérive du mot turc „Galat sujù”: „l’eau de la cité”. Ces explications coïncident parfaitement avec la situation de la ville de Galaţi.
C’est grâce au développement continu des forces de production ainsi qu’à sa position géographique que la ville de Galaţi acquiert, au milieu du XVI-e siècle, son importance économique artisanale et surtout commerciale, attestée d’ailleurs d’une manière concluante par la mention de la ville de Galaţi comme port danubien dans la carte géographique dressée par Reichersdorf en 1550.