AUTHOR: Ion T. DRAGOMIR

SOME CONTRIBUTIONS REGARDING THE FUNERARY RITUAL AND THE MAGICAL AND RELIGIOUS BELIEFS OF THE COMMUNITIES BELONGING TO THE CULTURAL ASPECT “STOICANI-ALDENI”

Danubius, XVI, Galaţi, 1996, pp. 187-220.

CONTRIBUTION CONCERNANT LE RITE FUNÉRAIRE ET LES CROYANCES MAGIQUES-RELIGIEUSES PROPRES AUX COMMUNAUTÉS DE L’ASPECT CULTUREL STOICANI – ALDENI

Résumé

Le rituel funéraire, ainsi que les croyances spécifiques des tribus de l’aspect culturel Stoicani — Aldeni, sont, généralement, peu connus. En effet, à part de quelques tombes isolées à Bolgrad, Suceveni et Lişcoteanca I, aucun cimetière, au sens véritable du terme, n’est connu. Dans la présente étude, l’auteur se propose de tenter une brève synthèse à cet égard, partant de la position des squelettes accroupis, de la direction suivant laquelle sont orientés leurs crânes et du mobilier — relativement pauvre — de ces tombes, en tâchant de parler au maximum sur les infimes données dont on dispose jusqu’à présent.
Il devait exister un culte solaire, dont les éléments se trahissent sur le plan de la plastique, par la présence des rosettes ou des disques, incisés sur les parois des jarres à provisions, ou des vases rituels qui livrèrent quelques grains de blé carbonisés. Ces témoignages, étroitement liés aux pratiques magico-religieuses du culte solaire et de la fécondité de la terre, ont été trouvés à Băneasa, Suceveni et Lişcoteanca I. De même, mentionnons les petits autels ou tables de culte si caractéristiques pour la dernière étape du faciès Stoicani — Aldeni, de Bonţeşti, Suceveni, Mânăstioara, Lişcoteanca III et Vulcăneşti. Hérités de la culture Précucuteni III, par l’intermédiaire de Cucuteni A1, leur origine doit être cherchée chez les cultures de type Starčevo-Criş et tout particulièrement chez celles méridionales.
Une place à part revient aux pendentifs en forme de rhombe, qu’on appelle aussi des «plaques ornementales», en terre cuite on en grès verdâtre, percés de trous aux angles, décorés de divers motifs incisés ou peints à l’ocre rouge, dont il faut compter les symboles solaires en forme de rosette. Du fait qu’il les retrouve sous la forme d’un motif incisé au cou des quelques statuettes de Stoicani et de Suceveni, à Suceveni, ornant même le cou d’un oiseau en terre cuite, l’auteur leur attribue un caractère rituel, magico-religieux. Il les rapporte au culte des récoltes et du soleil, d’autant plus qu’une partie de ces pièces ont été trouvées dans des fosses calcinées, aménagées à cette intention, avec des vases peints, des colliers de perles et des grains de blé carbonisés.
La plastique ou le modelage de l’argile est l’un des facteurs les plus importants de la superstructure. A part de sa valeur documentaireartistique, elle est chargée d’une signification magico-religieuse, intimement liée non seulement aux pratiques rituelles, mais aussi au développement de la société humaine antique. Or, le modelage de l’argile est bien représenté dans chacune des trois étapes de cette évolution culturelle, tant en ce qui concerne les types et variantes ou la pâte et le décor, qu’en ce qui concerne l’espèce ou genre (figurines anthropomorphes, féminines et masculines, ainsi que des figurines zoomorphes). Elle est également bien attestée dans la plupart des stations de cet aspect culturel. Si les figurines masculines sont plutôt rares, par contre, le culte phallique est bien illustré.
Un autre pas des hommes appartenant à l’aspect culturel Stoicani — Aldeni dans leur tentative d’englober la représentation de la figure humaine en position «accroupie» dans la gamme des motifs ornementaux de signification rituelle (dont le caractère magico-religieux est d’origine anatolienne) a été marqué par la reproduction plastique de la figure humaine sur certains vases de type «pithoi». Dans ce cas de représentation plastique de la figure humaine, nous avons une fois de plus à faire à un héritage légué par la culture Précucuteni III. Les motifs décoratifs en usage dans la plastique Stoicani—Aldeni sont en étroit rapport avec le répertoire ornemental de la céramique; ils sont la fidèle transposition du décor habituel de la céramique dans le domaine des statuettes anthropomorphes.
Quant à la plastique zoomorphe, elle n’est illustrée que par un nombre de pièces relativement modeste. Il s’agit surtout de silhouettes d’oiseaux très stylisées. Les quadrupèdes sont rares, en revanche les protomés zoomorphes sont assez nombreux, illustrant un culte lié à l’élevage.
En ce qui concerne les vases piriformes à tendances anthropomorphes, il n’y a, jusqu’à présent, que deux exemplaires mis au jour dans la station de Dodeşti. Ils sont originaires de l’aire de diffusion de la culture Précucuteni, par l’intermédiaire de la culture Cucuteni A1. Ajoutons-leur les vases anthropomorphes en miniature, de type «pithoi», attestés pour la première fois à Suceveni; on constatera la stéatopygie caractérisant ce type de vases du répertoire de la céramique Criş. Le «pithos» anthropomorphe miniature de Suceveni réalise une synthèse de tous les types de vases anthropomorphes de la céramique Stoicani — Aldeni.
À la lumière des découvertes effectuées jusqu’à l’heure actuelle en rapport avec le rituel et les croyances des communautés néo-énéolithiques de l’aspect Stoicani — Aldeni, on ne peut qu’évoquer les quelques tombes isolées et en mauvais état de conservation, dégagées dans les limites des stations. En effet, on ne connaît encore aucune nécropole contemporaine de ces stations. Se fondant sur les résultats de la datation au C14, l’auteur essaie de préciser la chronologie absolue de l’aspect Stoicani — Aldeni, qu’il place dans l’intervalle des années 3800 —3600 av.n.é.

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