CONTRIBUŢII ARHEOLOGICE ŞI ETNOGRAFICE REFERITOARE LA PROCESUL DE FORMARE AL AŞEZĂRILOR DE TIP CENUŞAR – „ZOLNIKI”

AUTHOR: Ion T. DRAGOMIR

ARCHAEOLOGICAL AND ETHNOGRAPHIC CONTRIBUTIONS REGARDING THE FORMATION PROCESS OF THE “ZOLNIKI” CINDER SETTLEMENTS

Danubius, XVI, Galaţi, 1996, pp. 231-256.

CONTRIBUTIONS ARCHÉOLOGIQUES ET ETHNOLOGIQUES RELATIVES AU PROCESSUS GÉNÉTIQUE DES AGGLOMÉRATIONS DE TYPE CENDRIER — „ZOLNIKI”

Résumé

Maintes fouilles archéologiques, recherches et études effectuées au cours des trente dernières années en Roumanie, de même que dans les pays voisins (nous avons notamment en vue l’Union Soviétique) ont été suscitées par la mise au jour des antiques agglomérations humaines dites de type cendrier („zolniki”). Ces vestiges sont généralement connus par la littérature spécialisée et attribués aux populations autochtones d’origine thrace, celles qui ont crée la culture Noua de l’étape, finale du bronze.
Sans minimiser en rien l’importance des résultats obtenus jusqu’à présent en ce qui concerne l’appartenance ethnique de ces „cendriers”, leur genèse et leur forme, ainsi qu’à l’égard de leur structure et du rôle qu’elles ont pu tenir dans le régime de la commune primitive, il nous semble que ce problème n’a pas encore abouti à une solution satisfaisante, puisque les avis et les hypothèses des spécialistes du domaine sont en quelques sorte partagés. Aussi, l’auteur de la présente étude, fondé sur des recherches poursuivies pendant une vingtaine d’années et sur des notations ethnologiques contemporaines se rapportant à l’origine et au processus génétique des stations de type „zolniki”, essaie à trouver une réponse vraisemblable aux questions en suspens. Par exemple, les spécialistes soviétiques estiment que les tertres de cendres disposés par groupes peuvent être considérés comme des sépultures, en accord avec le rite de l’incinération caractérisant certaines populations antiques, etc. En ce qui nous concerne, pour autant qu’on le sache jusqu’à présent, les stations de type cendrier qui ont été explorées ne comporte la moindre tombe contemporaine, fûtelle à incinération ou à inhumation. L’ensemble des documents archéologiques livrés par ces stations et surtout le mobilier des cabanes et des chaumières qui les composent offrent des témoignages suffisants quant à leur structure d’abri temporaire, de caractère agro-pastoral. Nous sommes loin d’avoir affaire à quelques anciennes nécropoles à incinération relevant d’un rituel funéraire particulier, comme certains spécialistes paraissent enclins de le croire. Les cendriers („zolniki”) font sûrement partie des abris antiques, peu confortables et pauvrement meublés, constituant les stations saisonnières des communautés adonnées à l’élevage. Ils se composent de plusieurs cabanes ou chaumières, stratigraphiquement superposées, autour desquelles on relève les restes de foyers ou de fours aménagés dans la terre, ainsi, que les vestiges des âtres où l’on faisait brûler la bouse du bétail. Ces vestiges se présentent dans des positions, des directions et des horizons divers, mais ils révèlent une analogie de procédé avec les bergers contemporains qui choisissent chaque année le même emplacement pour leur parc, en restant fidèles aux mêmes pâturages et aux mêmes terrains, tout en variant la position et la direction des abris respectifs. Ils se gardent bien de reprendre les plates formes des cabanes de l’année précédente ou la fosse des chaumières d’antan, dégradées par les intempéries de la saison froide. La similitude va si loin, qu’on constate l’existence des divers „cendriers” de notre temps avec les mêmes caractères que ceux des époques révolues. L’auteur a été à même de les étudier dans la vallée de la Horinca, en Moldavie méridionale. Il n’est guère impossible qu’avec le temps, les antiques abris saisonniers se soient transformés en véritables agglomérations sédentaires, dans le genre de celles mises au jour à Gârbovăţ et Cavadineşti, du département de Galaţi.
Quant à la combustion de la bouse autour de l’abri ou du parc à moutons, elle visait à un double but: a) l’un de caractère hygiénique, dirions-nous, afin d’en déblayer le terrain, b) l’autre de protection, contre les moustiques, voire contre les bêtes sauvages, qui, les unes comme les autres, craignent le feu. Comme on le sait, la bouse brûle à petites flammes avec beaucoup de fumée, ce qui par les nuits calmes d’été protège les hommes et les bêtes, surtout les moutons après la tonte, des moustiques. Selon l’auteur, l’argumentation la plus valable pour ce qui est de la genèse des stations antiques de type cendrier ne saurait être autre que celle fournie par les données de l’ethnologie contemporaine.
Les limites chronologiques des communautés humaines de la culture Noua, illustrées par les stations saisonnières propres aux éleveurs de bétail, coiffent la période finale du bronze et le commencement du premier âge du fer (Hallstatt), c’est-à-dire la fin du XIVe siècle av.n.è. et le XIIe siècle av.n.è.

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